Shopping around
Comme je le craignais, la crève n'aura épargné personne à la maison... pas même Dorian, pourtant protégé théoriquement par l'allaitement. Du coup, au lieu de me rendre à une rencontre Tokyo Mamans, me voila à retourner chez le médecin : heureusement que la consultation et les médicaments sont gratuits pour les enfants... Comme le premier médecin visité n'avait pas l'air spécialisé en nourrisson, je décide de tenter ma chance chez un autre médecin et je fais tourner le moteur de recherche en réduisant cependant les critères à un médecin spécialisé en pédiatrie parlant anglais. Finalement, je maîtrise suffisamment cette langue pour m'en accommoder, d'autant que j'ai eu Romane à Londres et que donc le vocabulaire médical ne m'est pas étranger. Je localise donc un cabinet de pédiatrie à quelques pas de la station de train : c'est un avantage certain, puisqu'encore plus proche du premier médecin, sur un chemin que nous connaissons bien Romane et moi, et à proximité de mes commerces habituels.
Arrivés à l'adresse indiquée, j'ai hésité : une porte assez glauque, rien d'écrit en romanji, aucun symbôle, qui ne me permette d'être sûre qu'il s'agit bien d'un cabinet de pédiatrie. J'ouvre la porte quand même et, horreur !, un escalier de 20 hautes marches sans rien qui me permette de garer la poussette au rez de chaussée, ni à l'intérieur, ni à l'exterieur... C'est bien là pourtant, et je n'ai pas envie de changer mes plans : petit Dorian a les yeux qui pleurent et qui collent, je veux le soulager... Par bonheur, Romane est fort disciplinée et monte seule le grand escalier pendant que je prends la poussette à bras le corps. On nous reçoit de suite et là encore Romane fait preuve d'une grande sagesse en s'asseyant sur la banquette que je lui indique : de toute la visite elle sera très calme.
Le cabinet est tout petit, 15 m2 tout au plus. Un recoin renferme le guichet d'accueil et la pharmacie. Ici, le médecin et son assistante, personne d'autre. L'endroit est vieillot et poussiéreux dans les recoins : là je suis étonnée, ça ne colle pas à l'image que je m'étais faite du Japon médical . Mais je remarque tout de suite une table spéciale permettant de peser et mesurer les bébés : au moins ici, j'aurais une idée claire de la croissance de mon petit loup. Le médecin est une femme d'une cinquantaine d'années, très avenante et qui prends le temps d'examiner Dorian et de m'expliquer ce qui ne va pas (contrairement à l'autre médecin). Son anglais est hésitant, mais cela me suffit : je sais déjà qu'il s'agit d'une rhinite violente, je ne suis pas si inquiète. Elle me précise bien qu'il ne s'agit ni de bronchite, ni de pneumonie ou autre, elle est rassurante. Elle me prescrit un collyre pour les yeux de Dorian, ainsi qu'une préparation pour soigner la rhinite. Je fais examiner Romane également, car son rhume de cède pas, et lui fait prescrire à nouveau un médicament. Son assistante nous fournit directement les petits sachets : je n'aurais pas à me déplacer à la pharmacie. Et surtout, contrairement à l'autre médecin, elle inscrit les noms des molécules prescrites en anglais sur les pochettes : c'est quand même plus rassurant que de donner à son enfant une mixture dont on ne sait la composition...D'ailleurs ces petits sachets contiennent un mix de plusieurs molécules, et je trouve cela bien plus pratique que les innombrables flacons prescrits par les médecins français : au moins, je ne dois gérer qu'une seule prise par repas.
Romane ne sera pas repartie avec une plaquette d'autocollants, mais moi avec les mensurations du pti Mastard : 66 cm pour 7,250 kg et 43 cm de périmètre crânien. Dorian est descendu d'un cran dans les courbes (il était sur la plus haute courbe de croissance) : cela ne m'affole pas, sachant qu'un bébé allaité monte souvent en flèche les premières semaines
pour ensuite "tasser" sa croissance. Les "coordonnées" taille/pc/poids restent harmonieuses, j'imagine que c'est là l'essentiel.
Conclusion : environnement pas terrible, mais service bien meilleur (quoique rien ne m'empêche de demander au premier médecin d'être plus précis...). Vu l'importance de trouver un bon médecin, je tenterai un nouveau cabinet lorsque j'en aurai besoin. C'est ce que l'on appelle en anglais "shopping around".