Avant que les souvenirs ne s'effacent, quelques mots sur nos derniers jours a Tokyo. L'emballage de nos affaires, en soi, n'a rien de passionnant. Bien sur la bibliothèque a pose quelques soucis a nos gentils emballeurs, qui n'étaient pas les mêmes qui l'avaient monte. Mais il y sont arrives...
7e demontage ! Maintenant, apres la visite des premiers appartements à Singapour, je me demande si j'arriverai à la placer quelque part. Elle a une grande valeur sentimentale, mais elle n'est pas vraiment indiquee pour "alleger" un decor...
Après 3 jours à camper (lundi dernier était férié au Japon, donc pas de déménageurs), ils ont fini d'emballer mardi. A la nuit tombée, l'appartement vide a dévoilé tous ses coins sombres et bien crasseux : Nicolas me dit de ne pas m'en faire, le propriétaire fera venir, à nos frais, une société de nettoyage. Certes, mais ce n'est pas génial pour donner une bonne impression de l'ensemble et sauvegarder notre caution, autant que faire se peut. Autant, en France, malgré ma crasserie genetiquement inmodifiable, je n'ai jamais perdu un sou de caution. Meme à Berthier où une etagere de verre etait bien cassee, je suis passee entre les mailles du filet. Autant au Japon c'est une autre histoire. Pour relouer un logement les proprietaires les remettent reellement à neuf (en tout cas dans le standing de location que nous visions), et font donc contribuer les precedents locataires en fonction des degats causes. Ce qui est rassurant est que tout cela semble assez codifie. Ainsi, pour les papiers peints, une pratique courante est de considerer que la valeur de remplacement est amortie de 20% chaque annee. Ainsi au bout de 5 ans, le locataire repart sans avoir à financer le remplacement des papiers peint. Mais s'il part au bout d'un an, il devra financer 80% du remplacement...Cela nous a fait fremir, d'autant que Romane avait aime laisser sa trace dans le salon...Sans compter que pour economiser son energie Nicolas a esquinte plusieurs marches de l'escalier en descendant de lourdes valises, et que nous craignons que l'ensemble y passe aussi. Apres cette funeste decouverte, Romane dit au revoir a la maison : nous allons passer la nuit à l'hotel à Yoga. Nous avons d'ailleurs dine à proximite dans une chaine de cuisine Japonaise assez bonne et bon marche : Otoya (enseigne bleu marine et lettrage romanji blanc). J'y ai en particulier mange un dessert compose de mousse au sesame noir, glace au soja et azuki absolument delicieux (et treeeeeeeees calorique!).
Mercredi matin donc, apres avoir depose Romane à l'ecole pour son dernier jour, rendez vous etait pris avec l'agent immobilier - l'affable Tada-san - le proprietaire (un vieux monsieur et un plus jeune) et deux representants de la societe de nettoyage. Nous nous sommes donc retrouves face à 4 personnes, Tada etant de notre cote, j'espere ! L'inspection a ete minutieuse : ouverture des placards, test des plaques de gaz, des robinets, observation millimetrique du parquet... et je voyais progressivement des petits scotchs jaunes places sur les preuves incriminantes. Et surtout, je scrutais ce que l'homme au metre deroulant mesurait sur les murs, craignant une facture salee pour les papiers peints. L'operation a pris 45 minutes environ, et ils nous ont presente un devis estime de 168 000 Yens (environ 1300 euros) pour reparations et nettoyage, ce dernier etant pris a 50% par le proprietaire : seuls quelques murs de papier peint seront remplaces, le meuble de la salle de bains (qui etait deja en piteux etat a l'arrivee, et du coup ils nous font payer moins que prevu), quelques planches de parquet... ils n'ont pas tout vu, en particulier les scarifications realisees par Romane sur les encadrures de fenetre et que les toiles des moustiquaires n'etaient pas loin de ceder (sous le poids de devinez qui ? Romane bien sur). On ne s'en sort pas trop mal finalement... mais il y eut le coup de grace. On nous demande nos clefs : nous les tendons. Pas de bol : pendant le trip debut Novembre j'ai perdu mon trousseau de clef (avec mon porte clef WW sniiiif), ils se rendent compte que la clef est une copie. Et plaf, 20 000 Yens de plus sur la note : la clef d'origine etant perdue ils doivent refaire la serrure. Un conseil donc a tous mes amis locataires au Japon : faites des copies des clefs et gardez les originaux au chaud.
C'est au meme moment que Tada san avait pris rendez vous avec les compagnies de gaz, d'eau et d'electricite pour cloturer les abonnements. On paye les dernieres factures en liquide directement aux employes idoines, et voila c'est fini. Nous prenons Dorian et nos dernieres affaires, et nous partons nous refugier chez Rosario, ma toute recente voisine francophone. Heureusement qu'elle etait là ! Derniers papotages, beaucoup de regrets à se quitter si tot apres avoir fait connaissance, dernieres petites choses à faire, chercher Romane à l'ecole, et hop direction Narita, pour y domir la veille du depart. Probleme : Romane veut prendre l'avion tout de suite maintenant ! Apres quelques caprices nous arrivons à faire manger notre petit monde et nous nous installons au Skycourt, un business hotel de base. La nuit est penible, Dorian se reveille de nombreuses fois (comme la veille en fait), ne veut plus dormir entre 3 et 6h du matin... mais le lendemain, nous sommes à nouveau sur le pied de guerre. Nous recuperons nos 9 bagages au Takkyubin, nous allons enregistrer et constatons les 188 kg, et donc les 88 kg d'excedent que la societe de Nicolas financera. Apres un petit dejeuner, le change de nos Yens restant en dollars singapouriens et le controle de securite, nous nous dirigeons vers le controle passeport. Dernier glitch : il faut rendre nos Alien Registration Cards... or j'ai oublie celle des enfants, elles sont dans le demenagement. Nous remplissons un papier, garantissant qu'à reception de nos affaires nous les renverrons au bureau d'immigration. S'il y avait eu le temps, je suis sure qu'ils nous auraient demande une lettre d'excuse ! Nous passons la frontiere, finalement, et nous dirigeons vers la porte d'embarquement 46. L'embarquement de l'A380 vient a peine de commencer, nous n'avons pas le temps de souffler et montons dans l'avion....