Du théâtre de bon matin
Une fois n'est pas coutume, je vais vous causer culture. Et oui, ma vie au Japon n'est pas faite que de découvertes culinaires, visites chez le médecin ou de tremblements de terre, je me cultive un peu quand même ! La semaine dernière, ayant laissé Romane à l'école pour la matinée, je me suis rendue avec Dorian, Hélène et nos visiteurs du mois de mai au temple de Meiji Jingu pour leur festival annuel. Y étaient donne deux mini représentations de théâtre traditionnel, Noh et Kyogen, dans l'enceinte même du temple. Une cérémonie Shinto précédait le spectacle, pour laquelle nous sommes arrives un peu tard. Nous n'en avons vu qu'une partie, impressionnante par son calme et sa dignité.
Après la cérémonie nous avons pu entrer dans le temple et nous installer pour voir ces fameuses représentations. Une scène au même niveau que les spectateurs était aménagée et délimitée par 4 plots de bambou. Les officiels japonais étaient présents sur le bord de la scène et avaient troque leur costume trois pièces pour un kimono traditionnel. Cela commençait par du Kyogen, la forme comique du théâtre japonais traditionnel. Or, j'avais mal compris et je pensais que la première représentation serait du Noh, je me disais donc que tout cela allait être très sérieux. J'ai pris une petite vidéo, très mauvaise en qualité d'image (j'étais un peu loin), mais ce qui est important est l'ambiance sonore...
Difficile de ne pas pouffer de rire en entendant ce phrasé si particulier! J'étais toute embarrassée en fait, jusqu'à ce que je réalise finalement qu'ils avaient du intervertir les représentations. Tout comme Hélène, j'y ai retrouvé Molière et ses scapineries. D'après le résumé fait après coup par une voix au micro (dans un très mauvais anglais). il s'agissait d'un père voulant empêcher ses fils de boire du Sake. Il leur lie les mains et les laisse. S'ensuit une série de scènes comiques où les deux lascars essayent de se servir mutuellement de sake malgré leurs mains liées. Je n'y comprenais pas grand chose, mais j'ai bien ri.
Après cela, vint le Noh : un chœur d'hommes et 3 (ou 4? je ne me souviens plus) musiciens se sont installés (dont une femme). Changement radical d'ambiance...(hem, j'ai oublie que je ne pouvais pas faire pivoter une vidéo)
Aie ! cette flute m'a cassé les oreilles ! Sursaut garanti au premier son émis. Deux comédiens se sont présentés, l'un le Waki interrogeant l'autre, masqué, le Shite.
Le résumé en anglais avait été fait avant la représentation, mais je n'y ai rien compris : je me suis donc laissée porter par l'ambiance, voire envoutée (une fois la brutalité de la flute encaissée !). J'y ai retrouve les accents de tragédie grecque, notamment dans la forme que lui avait donne Ariane Mouchkine au début des années 90. (Et pour ceux qui se poseraient la question, non Dorian n'a pas ete perturbe par les sons : il est reste relativement sage, même si ce n'était pas l'idée du siècle de l'emmener avec moi) .
Ce fut donc un petit échantillon de l'art théâtral japonais, dans un cadre exceptionnel. Vais je pouvoir poursuivre ? sans comprendre la langue cela me parait bien difficile, mais j'espère tout de même voir du Kabuki, beaucoup moins élitiste que le Noh.
Pour clôturer cette matinée, des bouquets d'Ikebana étaient exposés (un concours?) voici mes préférés :
(l'arum était la fleur de notre mariage, je ne pouvais pas passer à cote !)
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